litteratura

Il se peut que vous ayez remarqué une ou deux allusions glissées dans ce blog à l'encontre de certains auteurs français contemporains particulièrement prolixes et auréolés par la gloire. Pas la peine de citer des noms, vous savez de qui je cause ! Il y a même de grandes chances que vous les ayez laissé sévir au moins une fois dans votre bibliothèque, si bien fréquentée soit-elle. Pas d'inquiétude, c'est normal, tout le monde a déjà succombé à l'appel du 'dernier' roman de Truc ou de Machin. Oui, moi aussi j'en ai lu. Plusieurs. Et j'avoue que je les ai lus facilement, rapidement. C'était même pas désagréable en fait.

Alors pourquoi ai-je envie de leur crier des insultes en latin et à l'envers ? C'est simple, ma bonne dame, quand on a du talent (car je reconnaît qu'ils en ont même si ça m'arrache la bouche), on ne devrait pas se contenter de sortir 2 fois par an une soupe commerciale délayée à la mièvrerie et à la morale de série B. Je trouve que c'est de la facilité et de la fainéantise. Ou pire juste du commerce. Et à chaque fois, on prend les même ingrédients et on recommence : des amis pour la vie, une histoire d'amour jusqu'à ce que la mort les sépare, des vilains vraiment pas gentils et ils vécurent tous heureux, gnagnagna.
Je vais vous dire, j'ai plus de respect pour les auteurs des collections Harlequin. Au moins, il n'y a pas de faux semblant. Le lecteur sait ce qu'il cherche quand il en lit et il n'y a pas de laïus médiatique sur le succès  bouleversant de la rentrée/fin d'année/début d'année/vacances. Bien sûr, passés 3 jours, l'histoire et les personnages seront oubliés, tout comme ceux de M. Mevy et Lusso (dans un soucis de magnanimité qui fait honneur à l'auteur de ce blog, les noms des écrivains incriminés ont été modifiés), mais au moins c'est honnête.

Ça, cette bouillasse gluante et gentillette, ce n'est pas ce que j'attends de la littérature. Certains me diront que ce n'est pas de la littérature. Malheureusement je pense que si : c'est de l'écrit, ce sont des romans, c'est de la littérature.
La littérature devrait être, doit être beaucoup plus que ça. Un livre devrait trouver un écho profond chez le lecteur, provoquer une réflexion, améliorer la compréhension du monde ou des autres. Les meilleurs romans que j'ai lus m'ont travaillé, hanté pendant des semaines que je les ai aimés ou pas d'ailleurs. J'en ai compris les différents niveaux de lectures parfois sur plusieurs années. ils m'ont aidée à avancer, à me comprendre, à comprendre les autres, la nature humaine en général et le monde qui m'entoure. Je pense en vrac à Cyrano de Bergerac, des fleurs pour Algernon, Huckleberry Finn, l'attrape-coeur, ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, sa majesté des mouches, le grand Meaulnes, et tant, tant d'autres.

Bon, me voilà toute énervée. Groumpf.

Je need un gâteau. Avec de la crème. Plein partout.